Les infos pratiques
Par incontinence urinaire féminine due au stress, on entend la libération involontaire d’urine pendant toute activité physique qui inflige une pression sur la vessie. Potentiellement embarrassante, cette condition diffère de l’incontinence générale en ce sens qu’elle intervient lorsque le corps est soumis à un stress physique immédiat. Les activités qui infligent du stress à la vessie sont notamment les suivantes : toux, éternuements, rires, levage d’objet lourds, ou le fait de se pencher en avant. Cette condition concerne spécifiquement les femmes, dont beaucoup éprouvent ces symptômes après un affaiblissement musculaire du fait d’un accouchement par voie basse, après la ménopause ou pendant la grossesse.
L’incontinence due au stress peut intervenir à n’importe quel âge. Les risques de subir cette affection augmentent avec la grossesse et avec l’âge. L’incontinence due au stress est le type le plus courant d’incontinence urinaire chez les femmes.
Causes
Elle se produit en cas d’affaiblissement des muscles pelviens qui contrôlent la miction et soutiennent la vessie. Ces muscles s’affaiblissent avec le vieillissement. Ils deviennent souvent plus faibles à la suite de la ménopause en raison de faibles taux d’œstrogènes. L’accouchement, la chirurgie pelvienne, ainsi que des lésions à l’urètre peuvent également affaiblir ces muscles.
Risques
Certains facteurs peuvent aggraver les symptômes et augmenter le risque d’incontinence urinaire féminine due au stress.
Aliments et boissons
Les boissons et aliments suivants sont susceptibles d’aggraver une incontinence due au stress :
- l’alcool ;
- la caféine ;
- les sodas ;
- des aliments épicés ;
- les agrumes.
État général
Les facteurs suivants sont susceptibles d’aggraver une incontinence due au stress :
- une infection des voies urinaires ;
- l’obésité ;
- une toux fréquente ;
- les médicaments qui augmentent la production d’urine ;
- les lésions nerveuses ou une miction excessive due au diabète.
Défaut de traitement
En règle générale, il est possible de remédier à l’incontinence urinaire féminine. Cependant, beaucoup de femmes ne cherchent pas à se soigner. Selon l’agence américaine de la recherche et de la qualité en matière de santé (Agency for Healthcare Research and Quality, AHRQ), plus de 50 pour cent des femmes ne cherchent pas à suivre un traitement pour remédier à leur incontinence due au stress. (AHRQ)
Ne laissez pas la gêne vous empêcher de suivre un traitement. L’incontinence urinaire féminine liée au stress est une affection courante. Votre médecin y a très probablement été confronté à de nombreuses reprises.
Diagnostic
Afin d’établir son diagnostic, votre médecin va procéder à un examen du bassin en plus de l’un ou de plusieurs des examens suivants :
- lors d’un examen urinaire dû au stress, le médecin va vous demander de tousser alors que vous vous tenez debout, afin de vérifier si vous urinez involontairement.
- Dans le cadre d’un examen avec protection, il vous sera demandé de porter une serviette hygiénique tandis que vous pratiquez un exercice physique afin de contrôler la quantité d’urine que vous perdez.
- L’analyse d’urine permet au médecin de déterminer si vous souffrez d’une infection des voies urinaires.
- L’analyse du volume urinaire résiduel post-mictionnel (RPM) mesure la quantité d’urine présente dans la vessie après la production d’urine.
- L’analyse cystométrique mesure la pression dans la vessie. Elle permet également de mesurer le flux d’urine.
- Le médecin va s’appuyer sur des radiographies effectuées avec un milieu de contraste pour repérer les anomalies affectant les voies urinaires.
Traitement
Il existe divers types de traitement. Les solutions de traitement incluent des changements de style de vie, la prise de médicaments, des traitements non-chirurgicaux, ainsi que divers types d’intervention chirurgicale.
Changements de mode de vie
Aller régulièrement aux toilettes afin de réduire le risque de fuite urinaire. Le médecin pourra également vous conseiller d’absorber moins de liquides et d’éviter certaines activités physiques (notamment si elles impliquent de courir ou de sauter). En cas de surcharge pondérale, une perte de poids pourra contribuer à soulager l’estomac et la vessie. Votre médecin va vous aider à élaborer un programme d’amincissement.
Traitements médicamenteux
Il ou elle vous prescrira éventuellement des médicaments qui réduisent les contractions de la vessie. Il s’agit de médicaments tels qu’Atrovent, Congentin et Spiriva. Il ou elle pourra également vous prescrire un médicament destiné à traiter l’hyperactivité de la vessie (Vesicare, Enablex ou Oxytrol, par exemple).
Traitements non chirurgicaux
Les exercices de Kegel renforcent les muscles pelviens. Pour pratiquer ces exercices, contractez les muscles qui arrêtent l’écoulement de l’urine. Votre médecin va vous indiquer comment effectuer ces exercices correctement. Effectués régulièrement, ils vont renforcer vos muscles, ce qui va vous permettre de contrôler le moment de la miction.
Le biofeedback (ou traitement par rétroaction biologique) est un type de thérapie utilisé lorsque vous avez du mal à assimiler le fonctionnement des exercices de Kegel. La thérapie fait appel à de petits capteurs qui sont placés à l’intérieur ou à proximité du vagin. Votre médecin va vous faire essayer de pratiquer les exercices de Kegel. Les capteurs enregistrent les mouvements musculaires qui vont vous permettre de vérifier que vous faites bien appel aux muscles voulus.
Le pessaire vaginal est un petit anneau placé à l’intérieur du vagin pour maintenir la vessie et comprimer l’urètre. Le médecin vous fournira un pessaire aux dimensions voulues pour votre corps et vous indiquera comment le retirer pour nettoyage et pour la toilette.
Chirurgie
En cas d’échec des autres traitements, le médecin pourra vous conseiller une intervention chirurgicale. Types d’intervention chirurgicale :
- thérapie par injection : l’urètre fait l’objet d’une injection de collagène, ce qui va réduire l’incontinence ;
- une intervention de mise en place de bandelette vaginale sans tension (ou bandelette sous-urétrale d’effort , en anglais tension-free vaginal tape , TVT), dans laquelle le soutènement de l’urètre est assuré par une bandelette prothétique maillée ;
- une intervention de mise en place d’une bandelette vaginale, dans laquelle une bandelette à mailles est placée autour de l’urètre pour la maintenir ;
- intervention chirurgicale de réparation vaginale antérieure (ou para-vaginale) visant à réparer une vessie protubérante dans le canal vaginal ;
- l’intervention de suspension rétro-pubienne destinée à remettre la vessie et l’urètre en place ;
Prévention
La pratique des exercices de Kegel pendant et après la grossesse est susceptible de réduire votre risque de présenter une incontinence urinaire due au stress.
Pronostic
Les changements de style de vie, médicaments et traitements non-chirurgicaux ne traitent que rarement l’incontinence liée au stress. Ils sont cependant susceptibles de réduire ou de prévenir les symptômes. Cependant, selon le centre médical Langone de l’université de New York (NYU Langone Medical Center), la chirurgie permet de remédier à l’incontinence féminine liée au stress dans jusqu’à 80 % des cas. (NYU)